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mercredi 24 février 2016 à 18h

Réunion préparatoire pour la création d'un collectif état d'urgence//égalité des droits 46

Veuillez trouver ci-dessous l'appel national contre l'état d'urgence ; de tels appels circulent partout et des centaines de comités se créent.

Associations, syndicats, Ligue des droits de l'Homme, Amnesty International , le Mouvement de la Paix, le Mrap, ...dénoncent ensemble cet état d'exception dangereux pour nos libertés

Le film "Même pas peur" nous a confirmé dans le sens qu'une mobilisation unitaire s'imposait pour stopper les dérives sécuritaires et discriminatoires qui peuvent se développer en France sous le couvert de l' Etat d'urgence!

Nous vous proposons de nous voir sur ce sujet sur le 46 pour éventuellement créer un collectif contre l'état d'urgence et pour l'égalité des droits !

Nous proposons la date du MERCREDI 24 Février 18h à la Bourse du Travail/salle de l'UD CGT 46

Contact : Quintal Yves : quinextalyves@exwanadoo.exfr

Appel unitaire
Nous ne céderons pas !
Ceux qui, au nom de Daech, ont fait subir à Paris et à Saint-Denis un moment d'inhumanité absolue ne
nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats, ici ou ailleurs. Chacune des victimes vit en
nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à leur égard et à l'égard de leurs
familles est totale. Ce crime est immense mais c'est en continuant à vivre librement et fraternellement que
notre réponse sera à la hauteur.
Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que ces actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure
du danger qu'ils représentent. Comme nous savons que le rôle des forces de l'ordre et de la justice est
essentiel pour protéger nos libertés. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux réponses que
notre société doit apporter à ces actes et à celles déjà mises en œuvre.
C'est la démocratie qui est mise à mal quand le Parlement est appelé à délibérer d'un jour à l'autre, sous
la pression de l'émotion et les assauts de démagogie de responsables politiques qui cultivent la peur.
Après la prorogation de l'état d'urgence et l'extension des pouvoirs de police, d'autres mesures sont
encore annoncées par le président de la République.
Il nous paraît essentiel de rappeler que rien ne doit nous faire sortir de l'Etat de droit et nous priver de nos
libertés. L'état d'urgence ne peut devenir un état permanent et les conditions de sa mise en œuvre ne
sauraient entraver la démocratie sociale, l'exercice de la citoyenneté et le débat public.
Depuis 1986, les lois accordant plus de pouvoirs aux forces de l'ordre, organisant une justice d'exception
et restreignant nos libertés, au prétexte de lutter contre le terrorisme, s'empilent. L'adoption d'autres
dispositifs législatifs, y compris d'ordre constitutionnel, exige de poser la question de leur efficacité et de
l'atteinte supplémentaire aux libertés qu'ils constituent. Avant de modifier la loi et de conférer à l'Etat
des pouvoirs accrus, il faut que celui-ci s'interroge sur ce qui n'a pas permis d'éviter une telle
abomination. La réponse des autorités se veut martiale, elle n'est pas une assurance de sécurité et ne
garantit en rien le respect de nos libertés.
Vouloir priver de leur nationalité jusqu'aux personnes nées françaises, c'est délivrer une nouvelle fois le
message d'une France divisée. Le silence du président de la République, lors de la réunion du Parlement,
sur l'indispensable engagement de l'Etat en faveur de l'égalité des droits, de la justice sociale, sur le
développement des services publics, contre toutes les discriminations et contre toutes les manifestations
de racisme accroît dramatiquement le sentiment d'exclusion que vit toute une partie de notre peuple. Il
donne ainsi un peu plus corps à la stigmatisation croissante qui s'exerce mettant en péril notre volonté de
vivre ensemble.
Nous voulons que ces dramatiques événements soient, au contraire, l'occasion de construire un autrechemin que celui qui nous est proposé. Un chemin qui refuse de désigner des boucs émissaires et qui
refuse que la France soit en guerre contre elle-même. Un chemin qui donne à la paix et à l'égalité des
droits toute leur place et qui s'engage en faveur d'une France solidaire, ouverte à l'autre, accueillante,
libre et fraternelle.
Pour nos libertés, pour une société où la fraternité a toute sa place, nous ne céderons pas à la peur dans
laquelle veulent nous faire vivre ceux et celles qui font de la mort leur raison de vivre.
Nous appelons les femmes et les hommes de ce pays à rester solidaires et à lutter contre toute forme de
racisme. Nous appelons aussi à la défense des libertés car nous ferons prévaloir en toutes circonstances
notre liberté d'information, d'expression, de manifestation et de réunion. Nos organisations construiront,
partout en France, ces lieux qui nous permettront de débattre et nous exercerons une vigilance permanente
afin que nos droits et libertés soient préservés et que nul ne soit victime de discriminations.
Paris, le 25 novembre 2015